Jour 5 – Beaux exemples de projets intégrés

Encore une journée pleine de contrastes ! Ce matin, de façon un peu impromptue, nous sommes embarqués à l’initiative de Mgr. Parrilla pour assister à l’ouverture de l’année académique du séminaire. Tout d’abord, Mgr. Parrilla nous fait les honneurs de la curie, l’administration du diocèse, ainsi que de son bureau et de la galerie des portraits des évêques. Ensuite nous assistons à la séance académique de rentrée ponctuée bien évidemment des discours des autorités présentes ; Mgr. Parrilla revient sur des thèmes déjà développés la veille à Guamote. Comme chacun des intervenants, il a insisté sur le nécessaire équilibre à la formation des séminaristes entre la vie intérieure de foi et l’engagement pastoral, notamment auprès des plus pauvres. La séance se termine par une prestation musicale chantée des seize séminaristes.

Comme nous l’avons promis, nous retournons à l’école Jesus Infante. Cette fois l’école est en pleine activité. Quel plaisir de voir tous ces bambins en uniforme, occupés avec attention à un puzzle ou à des constructions Lego (pour ceux de l’école gardienne), à de la calligraphie pour ceux de l’école primaire. Nous accompagnons ensuite une des sœurs dans une librairie pour choisir des livres pour enfants ainsi que des cartes murales. Ceci constituera un embryon de bibliothèque pour l’école que nous sommes heureux de pouvoir leur offrir au nom du groupe Helder Camara.

Troisieme étape de la journée : la visite du chantier du CEDISPE, le « Centro Desarollo Integral Social Productivo Ecologico » (le centre de développement intégré social de production écologique). Ce centre, en cours d’aménagement, comportera un bâtiment pour la réception, le traitement (lavage, désinfection …) et la conservation des légumes produits dans les « communidades » avant leur vente, une banque alimentaire, une pépinière, un restaurant populaire ainsi que les bureaux de la pastorale sociale. Ce projet ambitieux nous frappe par son caractère intégré, depuis la pépinière pour enrichir les plantations, jusqu’au restaurant populaire, en passant par l’exposition et la vente des produits agricoles cultivés par les « communidades » soutenues par la pastorale sociale du diocèse.

Quatrième étape de notre journée, la visite d’un projet de tourisme communautaire au village de La Moya impliquant 45 familles. Un adorable musée y est consacré au volcan Chimborazo et aux derniers courageux « hieleros » qui vont découper des blocs de glace sur les pentes du volcan pour les revendre ensuite en ville. Une jolie chapelle et un restaurant remarquablement aménagé (on se croirait à l’intérieur d’un chalet suisse) proposant des repas exploitant la production issue du projet « huertos organicos » soutenu par la pastorale sociale complètent le village, de même qu’un atelier et magasin de vente d’objets tissés en laine de lama ou d’alpaga. La Moya peut être atteint en train depuis Riobamba et une trentaine de touristes en moyenne y viennent chaque week-end.

ps. Vous l’aurez remarqué, nous utilisons l’expression « population indigène » pour désigner la population amérindienne qui constitue 25% de la population équatorienne. C’est évidemment l’influence de la dénomination en espagnol « indigena » que nous avons reprise. Peut-être faudrait-il plutôt parler en français de population indienne.

Noëlle et José